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Fin ou accomplissement ?
L’Ascension et Pentecôte ponctuent ce mois de mai. Toutes deux constituent des étapes fondamentales dans l’histoire du Salut, cette trajectoire de la rédemption que le Dieu accomplit dans l’histoire, dans notre histoire. Mon propos, dans ces quelques lignes, ne cherche pas à questionner la signification de ces deux événements majeurs, mais vise plutôt à nous interpeller quant à la présence -ou non !- de temps d’accomplissements au cœur de nos existences. Je suis frappé par la fréquence du mot « fin » dans les différents échanges que nous avons les uns avec les autres : c’est la fin de l’année, la fin d’un stage, la fin des études, la fin du monde (!). Peu d’espaces semblent exister pour des finalisations, des accomplissements, des mûrissements. Comme si tout était histoire de fenêtres qui se referment, de simple séquençage chronologique.
L’Ecriture ne présente-t-elle pas une perspective bien différente ? Les lignes directrices qui la parcourent et la structurent (alliances, prophéties, typologie) ne nous placent-elles pas dans un tout autre rapport au temps ?
La mort du Christ en croix est accomplissement de son incarnation et non pas simple fin de sa vie terrestre. Sa résurrection au matin de Pâques est confirmation de sa divinité (Rm 1.4) et non pas uniquement fin des trois jours au tombeau. De même, l’Ascension et la Pentecôte ne ferment pas telle ou telle parenthèse. Non. Elles intensifient la perspective nouvelle du salut, elles ouvrent à un approfondissement de la présence du Dieu trinitaire au cœur de nos vies et de nos cheminements.
Que nos séquençages s’effacent donc devant la trajectoire biblique ! Là aussi une conversion doit s’effectuer. En effet, c’est non pas la fin du monde¹ que nous attendons, mais son jugement, son parachèvement et sa rédemption. O
Frédéric Hammann
Professeur HET-PRO en Théologie systématique
¹Mt 28.20 ne parle pas nécessairement de fin du monde (malgré nos traductions qui sonnent comme un couperet), mais plutôt de finalisation, d’achèvement de l’ère (ἕως τῆς συντελείας τοῦ αἰῶνος). Darby s’en approche en traduisant : « jusqu’à la consommation du siècle ». Notons que le « tout est accompli » (τετέλεσται) de Jn 19.30 relève lui aussi de cette même racine τελέω.
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