ÉTUDE SUR L’AVENIR DU MINISTÈRE PASTORAL
Premiers échos sur l’utilisation des huit compétences en église – écrit par Michel SIEGRIST · professeur HET-PRO
Il y a peu, le RES, en collaboration avec la HET-PRO, a conduit une étude sur l’avenir du ministère pastoral. Face aux incertitudes qui traversent aujourd’hui les églises quant à ce ministère, il paraissait nécessaire de s’arrêter pour analyser ce qui se vit concrètement.
Une des conclusions majeures de cette recherche a été de penser les ministères non plus d’abord en termes de titres, mais de compétences. Huit d’entre elles ont été identifiées :
- Église et société
- Vie de l’église envoyée
- Leadership
- Communication, prise de parole, prédication
- Vie de l’église rassemblée
- Spiritualité personnelle
- Accompagnement
- Exégèse et théologie
Pour mettre à l’épreuve cette grille, un questionnaire a été adressé à des étudiants et professeurs en institutions théologiques ainsi qu’à des ministres en poste, afin de mesurer le degré d’acquisition et d’utilisation de ces compétences. Il s’agit d’une première étape de réflexion.
Quelques constats émergents
- Le ministère pastoral actuel se concentre surtout sur la vie d’église rassemblée, la prédication, la communication et le leadership organisationnel. Les dimensions missionnelles, théologiques approfondies, accompagnement et l’engagement sociétal restent présentes mais reçoivent moins de temps et d’énergie. La spiritualité personnelle demeure un défi constant.
- La formation des futurs pasteurs reste fortement centrée sur la Bible, la prédication et la vie d’église rassemblée, avec une réelle attention à la vie spirituelle. Le leadership y est présent, mais en retrait par rapport à la théologie et à la prédication. En revanche, elle forme moins au pastoral relationnel (accompagnement), au leadership missionnel (église envoyée) et à l’interaction avec la société.
Profil formé et tension constatée
On peut dire que la formation façonne surtout un pasteur théologien-prédicateur, enraciné spirituellement et orienté culte, mais encore fragile dans l’accompagnement, le missionnel et le dialogue avec la société.
En d’autres termes : des pasteurs « solides au centre » (culte, théologie, prédication), mais « fragiles aux périphéries » (accompagnement, mission, société).
Une piste de réflexion
Il semble donc nécessaire d’élargir la formation pour que le pasteur ne soit pas seulement un théologien-prédicateur enraciné, mais aussi un leader accompagnant et missionnel, capable d’accompagner, d’envoyer et de dialoguer avec le monde.
Ces résultats ne sont qu’un premier écho. La réflexion doit encore s’affiner, mais la relative faiblesse de l’accompagnement et la place limitée donnée à la mission interpellent déjà, d’autant plus que ce sont des thématiques régulièrement abordées en discours.